Il faut choisir!!
Certes, tout le monde est d’accord pour que l’école soit meilleure, moins injuste. Tout le monde admet l’iniquité qui fait qu’un enfant aura plus de chances dans la vie s’il est né à Rueil-Malmaison que s’il est né à Bagneux. Tout le monde est choqué en lisant certaines recherches évoquant l’aggravation des écarts produite par l’école maternelle, malgré elle.
Or voilà plus de 30 ans que des équipes de recherche pointent les zones « aggravantes » des écarts entre enfants à l’école (notamment ESCOL). Et que fait-on? Y a-t-il une entrée spécifique sur cette question dans les rapports d’inspection? Non. Y a-t-il une formation spécifique des formateurs et des maîtres sur cette question? Non. Y a-t-il une mention de cette question dans le Programme 2015 pour la maternelle qui s’inscrit pourtant dans la Loi de refondation? Non.
J’ai écrit ce livre pour cette raison, pour aider et encourager les maîtres qui admettent qu’avoir en tête les enfants prioritaires de la classe, tout le temps, change considérablement leur métier. Ce fond d’écran est à la fois une manière d’être, une vigilance permanente, une manière de s’exprimer, des choix pédagogiques, des choix d’organisation de travail, etc. Rien de tout ça n’est réductible à une seule cause –> un effet. Consultez la table des matières du livre (page 250), vous y trouverez 28 renvois à des conseils pratiques sur cette question.
Le gain pour une maîtresse qui se cale sur les enfants prioritaires est double:
- c’est magique, elle voit les enfants progresser, elle voit les copains de la classe qui changent de regard sur eux, elle voit les parents la remercier et dire leur fierté de parents…
- contrairement à une idée reçue, elle voit aussi tous les autres enfants progresser, même les plus brillants qui eux, avancent encore.