
Dans cet onglet on est dans les recherches et données développementales. Je commence par rappeler qu’il n’y a pas d’étapes par âge, qu’on aurait identifiées grâce à des recherches et qu’un enfant surmonterait année par année. C’est sûr, ça nous simplifierait la tâche. Mais ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe. Donc inutile de quantifier les acquisitions, fabriquer des sous-compétences à évaluer, inutile de compter les mots prononcés par un petit, etc. En langage, les progrès développementaux ne sont jamais quantitatifs ; c’est parce qu’ils sont lents et qualitatifs qu’ils entrainent « plus » de quelque chose, plus de mots, plus de prise de parole, plus d’autonomie, etc. Pas l’inverse.
Pourtant, j’ai découpé cet onglet en 3 parties.
Déjà pour des raisons de clarté du propos. Mais aussi parce que les résultats de recherches du développement de l’enfant ont plus de 100 ans (par exemple, le français Oscar Bloch, agrégé de grammaire, se met à prendre des notes sur le langage de son fils et publie en 1912, Notes sur le langage enfantin) et nous permettent de dégager des régularités dans l’ordre des conquêtes: par exemple, aucun enfant ne commence par utiliser « je » pour dire ce qu’il a à dire ; des énoncés « essais » vont « préparer » cette acquisition pendant plusieurs années avant qu’elle ne soit attestée.
Par ailleurs, j’ai souhaité identifier séparément la période 2 à 3 ans parce qu’il nous faut protéger les enfants de cet âge qui sont scolarisés. En les comprenant bien, en les connaissant bien, le travail des enseignants sera moins difficile et plus valorisant.
La seconde période que j’identifie, de 3 ans à 4 ans et demi, est celle où se joue la construction du sujet enfant ; il est une personne sociale pratiquement autonome à la fin de cette période.
La période de 4 ans et demi à 5 ans et demi est en quelque sorte un pont entre « être un petit » et être un enfant. Cette année là, les activités cognitives peuvent être volontaires et les enfants sont eux-mêmes à la recherche de progrès et de découvertes. Ils sont grands à la fin de cette période.
Pour les collègues qui ont envie ou besoin d’avoir des connaissances précises et récentes sur ce qu’on sait des capacités incroyables des jeunes enfants, il faudra qu’ils se procurent un manuel de psychologie du développement de l’enfant. Par exemple: Psychologie du développement cognitif de l’enfant, sous la direction d’Agnès Blaye & Patrick Lemaître, De Boeck, 2007.
De 2 ans à 3 ans
De 3 ans à 4 ans 1/2
De 4 ans 1/2 à 5 ans 1/2