Spécificités de l’enseignement


En TPS

Début d’année

Je vais commencer par évoquer le démarrage de l’année. Même s’il n’y a pas de règle en la matière, les débutants y trouveront des conseils utiles.
Les Tout Petits (qu’on a appelé les Bébés à une époque, et ce n’était pas péjoratif) sont des Tout petits: même s’ils viennent de la crèche, même s’ils ont entendu tout l’été qu’ils allaient à l’école, ils ne se sentiront pas « à l’école » au sens où vous l’entendez, vous, enseignants. Parce que vous avez l’habitude de vos rentrées, de votre timing dans les activités, de vos alternances cour – classe – cantine – dortoir, etc. Pas eux. Il va leur falloir découvrir, puis accepter, et enfin anticiper la-vie-à-l’école.
Ce qui peut les aider pendant la première période (au moins jusqu’à la Toussaint) ce sont les manières dont leurs adultes (maître et ATSEM) vont leur parler.
–> Premier problème, comment s’adresser aux enfants au pluriel. On peut dire « je vais sortir dehors avec tous les enfants, avec Sophie, avec Slimane, avec Pedro, avec Louise, avec tout le monde parce que c’est la récréation. Quand on dit récréation ça veut dire dans la cour, allez, on y va ». En changeant les prénoms des exemples chaque jour, ils vont se sentir concernés.
–> Deuxième problème, comment faire pour que les enfants vous comprennent. Votre voix, votre accent, vos manières de parler leur sont totalement étrangers en début d’année. Il peut même arriver que ça fasse pleurer un enfant. Car n’oubliez pas que le langage articulé qui leur adressé est leur seul moyen pour comprendre ce que j’ai appelé la-vie-à-l’école. Et non seulement ils vont apprendre à vous comprendre mais ils vont aussi apprendre à parler. Pour y arriver ils repèrent puis empruntent des blocs de suites sonores que vous leur adressez. Ils vont « bricoler » des énoncés en essayant de faire comme vous. C’est très important!! Ils n’apprennent pas de mots. Les mots n’existent pas dans l’oral. [kâtôdirekreasjôsavOdirdâlakursetujurkomsa]. Voilà ce qu’ils entendent, avec une mélodie que je ne peux pas reproduire.
Alors parlez TRES TRES lentement, PAS FORT, et avec toujours LES MEMES EXPRESSIONS.
NE CRIEZ JAMAIS.
Si vous travaillez à ce niveau pour la première fois, vous ressentirez ces habitudes comme étranges, pas naturelles. C’est bon signe: vous vous adaptez à eux.
–> Troisième problème, et pas le moindre, comment faire pour commencer à constituer le groupe-classe? Il faut en effet commencer ce long travail pour que cessent les concurrences, les cris, les enfants relégués par opposition aux enfants-écrans (ceux qui « commandent » les autres), etc.
Vous avez beaucoup de possibilités qui concourent à ce progrès social: faire en sorte que chaque enfant sache très vite (1 mois?) le prénom de chacun des enfants ; proposer à des « doublettes » de partager un jeu (éviter de regrouper plus de 3 enfants) ; ne vous privez pas d’a parte avec les enfants les plus agressifs (essayez de ne pas les gronder publiquement, vous obtiendrez l’inverse de ce que vous voulez et vous donnerez un statut négatif à ces enfants) ; ne vous privez pas d’un bravo public régulier, en changeant le gagnant chaque jour et en favorisant les enfants qui en ont le plus besoin (les tout seuls, les timides et les agressifs quand vous notez un plus ; utilisez une comptine simple et courte ou une boite à musique pour provoquer un rassemblement ; inventez des jeux qui induisent des relations entre enfants, pendant un regroupement (ex: « aujourd’hui je vais faire un jeu pour vous apprendre à jouer avec une copine ou un copain. On écoute bien. Sonia va aller s’asseoir sur les genoux de Christine.. Fatoumata va serrer la main de Pedro. Maxime va aller chercher Gil et l’emmener aux livres... ») ; n’oubliez pas de rappeler sans arrêt que tout ce qui est dans la classe est à tous les enfants, « à Pedro, à Gil, à Maxime, à Fatoumata, à tout le monde! » ; faites des jeux moteurs dans le préau, dans la cour, en salle de motricité dans lesquels il faut, au signal, en alternance, être très loin d’un autre enfant, donner la main à un enfant, donner les 2 mains à un enfant, etc.




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