Les anniversaires sont des évènements.
Vous pouvez regrouper les enfants par mois d’anniversaire. N’oubliez pas ceux qui ont leur anniversaire durant des vacances, essayez de les fêter avant ou après. L’important est que les enfants entendent « X, Y et Z ont eu 3 ans, on va leur souhaiter leur anniversaire, ça veut dire qu’ils ont grandi. Vous vous souvenez de ce que je vous dis? quand on est un bébé qui vient de naître, on dort et on boit du lait, quand on est un petit de 1 an on commence à manger et à vouloir marcher, quand on est un petit de 2 ans on apprend à courir et à sauter et quand on est un grand de 3 ans on sait parler! ».
C’est une manière de commencer à travailler la notion de temps, en illustrant des périodes qui passent pour chacun des enfants. Il s’agit de leurs temporalités (voir Temps et temporalité, Brigaudiot, dans archives).
Les premières fois sont des évènements. Vous les célèbrerez avec d’autant plus de cérémonie qu’il s’agira de premières fois très importantes pour leur auteur, par exemple, un enfant qui dit une comptine tout fort alors qu’on n’a jamais entendu sa voix. Lorsque l’enseignant attire l’attention du groupe sur un besoin particulier d’un enfant (« il faudra m’aider parce que je suis sûre que Jérémy va parler, vous irez jouer avec lui et vous lui montrerez comment on joue« ), les enfants comprennent très bien l’enjeu et du coup ils applaudissent spontanément lors de la première fois pour cet enfant. Je l’ai vu des dizaines de fois, bien sûr dans des classes où la confiance réciproque maître – enfants est totale (voir la fin du film Bravo!). Pour le maître aussi bien que pour les enfants, tous vont faire des progrès. On retrouve ce challenge dans l’utilisation du carnet de progrès .
Voici quelques premières fois de Charles:
à 2 ans 4 mois il chante seul Meunier tu dors
à 2 ans 4 mois il raconte seul, avec le livre, « De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait une crotte sur la tête«
à 2 ans 6 mois il s’arrête au feu rouge et démarre au feu vert quand il fait de la draisienne.
En classe, le fait d’aller dormir pour la sieste est une GRANDE première fois en TPS. Cela explique le fait que M, la maîtresse de la TPS suivie, ait mis la photo du dortoir dans le carnet de suivi de chaque enfant. Comme on le voit ci-dessous.
La totalité de ce scénario « première sieste » est à retrouver dans le feuilleton TPS, chapitre 3.
Les moments délicats à penser en particulier
Cette précaution sieste est décisive. En effet, pour cette première fréquentation scolaire, on doit se débrouiller pour éviter toute crainte chez les enfants. Car quand il y en a, c’est inutile d’attendre des apprentissages quels qu’il soient ensuite. Selon les enfants, les moments délicats sont: le départ des parents le matin, le déshabillage à l’arrivée, la sortie dans la cour, la cantine, la sieste. Il ne faut pas croire que c’est un détail. Les « peurs » de quelque chose en TPS peuvent durer des années.
Le carnet de progrès
Le carnet de progrès est la forme que j’ai inventée, théorisée et testée pour le document officiel appelé carnet de suivi.
Il s’agit d’un document personnel appartenant à chaque enfant, rempli par l’enseignante en fonction de ce qu’elle considère, elle, comme progrès de chaque enfant. Il comporte des age datées avec une photo et un commentaire pour chaque progrès.
La maîtresse de TPS a démarré son utilisation en janvier. Car tout un travail préparatoire est nécessaire: avoir les supports en nombre, commencer à les remplir devant les enfants en s’adressant à eux un par un.
Donc à la rentrée de janvier la maîtresse a mis une affiche sur la porte pour expliquer que les mamans et les papas (en précisant que ce serait mieux à deux) pouvaient inscrire le nom de leur enfant sur le calendrier présenté. Et deux créneaux horaires sont possibles, aux sorties de 11h30 ou de 16h30. A l’arrivée des parents, la maîtresse re-explique régulièrement et… le planning se remplit. Fin janvier il ne reste que 3 familles à voir.
Au rendez-vous, les parents s’installent à une table avec l’enfant la maîtresse et le carnet qu’on feuillette.
M dit qu’elle a été surprise de l’enthousiasme des familles: « c’est incroyable! », « il a déjà appris tout ça! », « mais ça vous donne beaucoup de travail », « mes autres enfants n’ont jamais eu ça« …
Ces détails pour montrer -je crois- que les familles, surtout en REP+, n’ont pas l’habitude d’entendre des félicitations pour leurs enfants. Tout est là.
D’où les progrès enregistrés après ces visites.
La mascotte nous aide
Après le démarrage des activités visant la construction de la quantité 3, la maîtresse de TPS a profité d’occasions diverses: pièces de jeux, bougies d’anniversaire, etc. En mars elle annonce un événement. La famille chien compte dorénavant 3 habitants: papa, maman et bébé, c’est la fête des chiens.
Un, deux, et encore un, ça fait trois!
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