En PS

 

Quand tous les enfants (ou presque tous)  font leur première rentrée à l’école en PS, mieux vaut faire comme ce que je décris en TPS. Et en cas de classe mêlant des enfants ayant déjà un an de scolarité et des nouveaux (ou mêlant 2 âges), l’essentiel est d’expliquer aux anciens qu’ils vont aider les nouveaux enfants parce qu’ils sont grands et qu’ils vont, par exemple,  les emmener jouer. En quelque sorte, c’est leur métier de rentrée.

En PS, par rapport aux tout petits, les enfants sont grands !! Mais attention aux maîtres débutants. C’est une classe qui demande beaucoup de doigté. Il ne faut surtout pas imiter ce qu’on a vu en GS, même en « baissant » les exigences. Ce qu’il faut aux 3 – 4 ans, c’est du bonheur de venir là chaque matin.

Ils ont donc besoin d’une maîtresse « zen », qui ne crie pas, n’est pas pressée et ne presse pas les enfants tout le temps. Ils ont besoin de pouvoir prendre certains jouets, organiser certains  jeux, se rapprocher de certains enfants, au moins sur la première moitié de l’année. Ils ont besoin d’entendre « bravo ! » quand ils ont osé faire quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait. Ils ont beaucoup besoin de moments d’activités motrices avec des enfants un peu plus grands qu’eux car l’imitation motrice joue un grand rôle à cet âge.

Ne vous privez pas de jeux symboliques (petits personnages, maison, ferme, animaux, voitures) et faites parler les personnages. Racontez oralement une histoire chaque jour, avec ou sans livre dans les mains. Et regardez – écoutez les enfants.

L’enseignant est, ici plus qu’à tout autre niveau, un expert de l’interaction langagière (dans mon livre, pages 63-65 et 126-130). Ses manières de tout expliquer, tout montrer, tout rappeler, et de rebondir par le langage vont faire faire d’énormes progrès aux enfants sur l’année. Je dis souvent qu’en fin de PS, tous les enfants sont compris par les adultes. Trop beau, non ?
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A propos d’écriture
C’est vraiment fréquent que des pros ne reconnaissent pas de l’écriture dans certains tracés des enfants. Pourtant, c’est en PS qu’ils sont les plus fréquents: vagues, dents de scie, traits soulignés, très différents des dessins. Demandez-leur ce qu’ils ont fait: j’ai écrit!
Un exemple sur un site pour parents, très connu: « en petite section. Bien sûr, il n’est pas encore question d’écriture. Votre enfant s’exprime uniquement par le dessin. »
Arrêtons de considérer qu’il n’y a écriture QUE si on voit des lettres! Le développement, ça existe. Et les enfants commencent par prendre des « modèles » dans ce qu’ils voient. En milieu favorisé, ils imitent très tôt les tracés d’écriture tout en parlant (l’acte d’écriture) et il faut les féliciter, les encourager, tout en ajoutant: bientôt je pourrai lire ce que tu écris. Ce qui veut dire vas-y tu es sur la bonne voie.

Voilà Charles, 3 ans et demi, qui remplit des pages entières d’écriture. Ici, il téléphone en même temps (simulacre) et écrit sous la dictée! A nous d’obtenir la même chose avec des enfants qui ne voient pas écrire leur famille.

cc